Préparer des Travaux de Rénovation de Sous-Sol en 7 Étapes
Bien qu’un sous-sol offre des possibilités infinies en termes d’aménagement, on ne se lance pas dans ce type de rénovations les yeux fermés. Comment bien préparer un projet de rénovation de sous-sol ? Découvrez quelques étapes essentielles afin de mener à votre projet.
Étape 1 : S’assurer de l’habitabilité du sous-sol avant de se lancer dans un projet de rénovation
Par habitabilité, on entend la capacité à offrir suffisamment de place pour des personnes. Pour qu’un sous-sol soit considéré « habitable », les plafonds doivent être d’une hauteur de 6 pieds ou plus. Il vaut mieux vous adresser à votre municipalité, car certaines villes exigent une hauteur minimale supérieure à 6 pieds. Sans quoi, vous pourriez vous voir refuser le permis de construction, nécessaire pour entamer vos rénovations. Une fois que vous êtes assuré que vous pouvez bel et bien aménager votre sous-sol, il est conseillé de faire une inspection approfondie des lieux. Pour ce faire, vous pouvez faire appel à un inspecteur en bâtiment professionnel. Si vous décidez d’effectuer ces vérifications vous-même, lisez bien les prochaines étapes pour être certain de ne rien oublier.
Étape 2 : Vérifier l’imperméabilité des fondations
Il est important de faire certaines vérifications afin de vous assurer que l’état de votre sous-sol est sain et sans danger pour la santé des occupants. Le premier élément à évaluer est l’imperméabilité des fondations. Ainsi, vous tenterez de vérifier s’il y a eu des infiltrations d’eau. La présence de moisissures est un excellent indice qu’il y en a eu dans votre sous-sol.
De ce fait, vous devez vous assurer qu’aucune entrée d’eau n’est susceptible d’entraîner l’apparition de moisissures. Vérifiez d’abord le bon fonctionnement du drain français. Un drain français en bon état préviendra toute infiltration d’eau à l’intérieur du sous-sol. Un drain français défectueux devra impérativement être remplacé avant le début des travaux. De même, vous devrez réparer toute fissure afin d’éviter une éventuelle infiltration d’eau.
En cas d’incertitude, il est fortement conseillé de demander une inspection d’imperméabilité à un inspecteur en bâtiment. Celui-ci pourra s’assurer du haut niveau d’étanchéité des fondations.
Étape 3 : Vérifier la ventilation du sous-sol
L’apparition de moisissures peut également être causée par un sous-sol mal ventilé. Étant une pièce à part, car retirée du reste de la maison, le sous-sol est particulièrement vulnérable à l’humidité. Une ventilation déficiente augmentera également les risques d’infiltration d’eau et de rouille, en plus de contribuer à la dégradation hâtive des revêtements muraux et des planchers.
Divers systèmes de ventilation existent. Un professionnel en ventilation pourra vous suggérer une ventilation par insufflation, une ventilation par mécanique contrôlée (VMC) ou tout autre type de ventilation mieux adaptée à votre sous-sol. Par exemple, la création de fenêtres ou de grilles d’aération peut vous être proposée si votre sous-sol est hors terre. À l’inverse, s’il est enterré dans le sol, l’installation d’une courette anglaise permettra de renouveler efficacement l’air de votre sous-sol.
Étape 4 : Apporter une attention particulière à la présence de contaminants
Selon CAA-Québec, le sous-sol recèle une foule de contaminants potentiellement dangereux pour la santé. Avant de penser à l’aménager, plusieurs vérifications devront être effectuées. Les moisissures, le monoxyde de carbone, les composés organiques volatils (COV) et le radon sont tous des contaminants présentant des risques importants pour votre santé et celle de vos proches. Voici comment les reconnaître.
Moisissures
Les moisissures sont des champignons microscopiques de couleur noire, blanche ou autre qui poussent sur les matières humides. Elles ont besoin d’une matière sur laquelle s’accrocher : le bois, le papier et les tapis, pour ne nommer que celles-là.
Monoxyde de carbone
Le monoxyde de carbone est un gaz toxique invisible et inodore, ce qui peut le rendre difficile à détecter. On installera donc un avertisseur de monoxyde de carbone dûment homologué pour pouvoir en détecter la présence, surtout si notre maison est « équipée d’un appareil à combustion ou d’un garage attenant où des véhicules sont mis en marche ».
Composés organiques volatils
Les composés organiques volatils (COV) sont nombreux : fumée de cigarette, peinture, vernis, solvants, colle, revêtements de sol, nettoyants et assainisseurs d’air. Ces produits chimiques affectent la qualité de l’air intérieur, surtout dans les endroits mal ventilés, comme le sous-sol. CAA-Québec recommande donc l’installation d’un système de ventilation mécanique à débit contrôlé. Il s’agit d’un échangeur d’air « assurant le remplacement complet de l’air toutes les trois heures ».
Radon
Le radon est un gaz radioactif incolore et indolore, qui est « produit par la désintégration naturelle de l’uranium contenu dans la croûte terrestre ». La seule façon d’en mesurer la concentration – et donc, les risques pour la santé – est d’effectuer un test de mesure que vous pouvez trouver en quincaillerie. Vous pouvez également retenir les services d’un professionnel en mesure du radon.
La concentration moyenne de radon dans les sous-sols au Québec serait de 35 Bq/m³. Santé Canada recommande de prendre des mesures afin de diminuer la teneur en radon lorsque celle-ci dépasse 200 Bq/m³, alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande des actions dès 100 Bq/m³.
Étape 5 : Isoler et insonoriser adéquatement
Une bonne isolation des murs du sous-sol est cruciale. Lors de travaux de rénovation, plusieurs profiteront de l’occasion pour refaire l’isolation des murs extérieurs et parfois, du plafond et des planchers. Si votre maison est neuve, il est fort probable que l’isolation et l’insonorisation du sous-sol soient adéquates. Sinon, différents matériaux peuvent être utilisés pour votre sous-sol. Si votre budget est limité, vous obtiendrez de bons résultats avec une mousse de polystyrène (communément appelée styromousse), qui offre un meilleur facteur isolant. La laine minérale demeure aussi un bon choix. Si, à l’opposé, vous recherchez une qualité supérieure en termes de propriétés isolantes et de résistance thermique, l’uréthane sera alors la meilleure option. Cependant, gardez en tête que cette technique nécessite l’intervention d’un professionnel.
Souvent négligés, le chauffe-eau et les canalisations d’eau froide et d’eau chaude doivent également être isolés pour une plus grande efficacité énergétique. En plus de réduire votre facture d’électricité, une bonne isolation améliorera votre confort.
Étape 6 : Établir ses besoins et son budget
Souhaitez-vous ajouter une salle de bain complète? Vous voulez un espace salon ou un cinéma maison? Deux chambres supplémentaires? Si vous souhaitez aménager une ou plusieurs chambres à coucher au sous-sol, vous devez vous informer à votre municipalité. Selon la règlementation municipale et l’âge de votre maison, il se peut qu’une fenêtre d’une grandeur minimale soit exigée. Habituellement, on prévoit une fenêtre par chambre, d’une grandeur suffisante pour qu’une personne puisse s’en servir comme sortie de secours. Une fois que vous avez établi vos besoins, il est important de valider que le budget prévu suffira.
Étape 7 : Penser à l’aménagement souhaité
Après avoir ciblé vos besoins et votre budget, il sera plus facile d’imaginer le sous-sol de vos rêves. Pour vous guider lors de cette étape de planification, il est conseillé de faire appel à un designer d’intérieur, qui saura maximiser l’espace et vous proposer les meilleurs matériaux, tels que des revêtements de sol qui résistent mieux à l’humidité. Le rôle du designer d’intérieur est de traduire vos désirs en un plan concret qu’utilisera l’entrepreneur général lors de l’exécution des travaux. Un plan d’aménagement vous permettra d’éviter les mauvaises surprises ainsi que les dépassements de coûts.
Sources : CAA-Québec, Organisation mondiale de la santé, Protégez-vous, Santé Canada